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Numéros Inami - "C'est un scandale, les francophones se font complètement avoir" (présidente Unécof)
16/09/2016 - 04:43
Photo: Shutterstock

La décision du gouvernement fédéral de maintenir la clé de répartition des quotas des numéros Inami entre la Flandre (60%) et la Fédération Wallonie-Bruxelles (40%) est "scandaleuse", selon Opaline Meunier, présidente de l'Union des étudiants de la Communauté française (Unécof). "Entre les chiffres objectifs du secteur, les évidences scientifiques qui vont vers une clé 43% (pour la Wallonie, ndlr)/57% (pour la Flandre ndlr) et la clé 40/60 qui relève de la pure idéologie, le gouvernement a choisi l'idéologie", s'indigne-t-elle.

"C'est un scandale de choisir l'idéologie plutôt que de se conformer aux faits", s'offusque Opaline Meunier. "C'est la N-VA qui est à la manœuvre dans ce dossier et les francophones se font complètement avoir".

La présidente de l'Unécof est également scandalisée par la décision de la ministre de la Santé, Maggie De Block, de n'attribuer des numéros Inami qu'aux étudiants en dernière année de médecine et de soumettre les autres à des évaluations annuelles pour déterminer si elle accorde le précieux sésame. "Encore une fois, elle choisit une solution bancale et annuelle plutôt que la stabilité", déplore-t-elle. "C'est vraiment pour tenir la Communauté française qui devra chaque année aller mendier pour des numéros Inami. C'est une ingérence du fédéral qui n'est pas normale".

Elle salue toutefois la décision de Jean-Claude Marcourt, le ministre de l'Enseignement supérieur pour la Fédération Wallonie-Bruxelles, de suivre la décision des tribunaux civils en ce qui concerne les "reçus-collés", ces étudiants qui ont réussi leurs examens mais qui ne se sont pas classés en ordre utile lors du concours organisé en fin de 1ère année.

"Même si la décision des tribunaux est défavorable aux étudiants, l'arrêté royal instaurant le concours a été suspendu donc le ministre sera bien obligé d'inscrire tous les étudiants dans l'année supérieure", précise-t-elle.

Le président de la Fédération des étudiants francophones (FEF), Maxime Mori, partage l'opinion de la présidente de l'Unécof mais il tient à souligner que si le débat est communautarisé par la classe politique, le problème est quant à lui bel et bien national, la pénurie de médecins étant une réalité des deux côtés du pays. "Il ne faut pas rajouter une couche de communautaire là où il n'y en a pas. C'est une manoeuvre politique que de communautariser le débat mais c'est bien l'ensemble de la population qui est concerné par l'avenir des soins de santé en Belgique. Cette clé de répartition des quotas d e numéros Inami entre la Flandre et la FWB ne règle rien au problème", a-t-il déclaré à Belga. Et de rappeler les trois exigences formulées par le front commun estudiantin, à savoir l'attribution d'un numéro Inami à tous les étudiants en cours de cursus, l'analyse des quotas fédéraux par un audit externe et une opposition au lissage négatif, c'est-à-dire le mécanisme qui réduirait le nombre d'étudiants admis en médecine dans les universités francophones en compensation du surplus de diplômés ces dernières années.