Zoekveld

Pénurie de médicaments indispensables en anesthésie
27/06/2016 - 03:23

Il y a une semaine l’association belge des anesthésistes (APSAR-BSAR) envoyait un courrier à tous les anesthésistes les prévenant d’un risque de pénurie de médicaments anesthésiques dans les hôpitaux belges.

En cause un problème technique survenu plus tôt dans le mois sur la chaîne de fabrication de l’usine GSK à Parme (Italie) qui fabrique des anesthésiques pour elle mais aussi pour Janssen-Cilag.

Si selon nos informations les problèmes techniques sont résolus, il faudra néanmoins encore quelques semaines, si pas des mois,  avant que l’usine puisse fournir les pays européens touchés par la pénurie. Et probablement avec des priorités différentes.

Pour le Dr. Pierre-Yves Dewandre, Anesthésiste au CHR de la Citadelle et Président du BARA (Belgian Association for Regional Anesthesia) la pénurie se fera surtout sentir au niveau du fentanyl et du sufentanil, des opiacés sous formes solubles, très utilisés pour les anesthésies générales mais aussi pour les péridurales . « Si il n’y a pas de solution ou d’alternatives dans les semaines à venir, ça va imposer des modifications pratiques dans notre façon de travailler » prévient le Professeur Dewandre. «Pour les péridurales, sans ces produits, ce serait un retour en arrière de plusieurs années ! » Interrogé par MediPlanet,  Luc Van Oevelen, « Public Affairs » de Janssen Benelux , déclare avoir encore du fentanyl sous formes solubles en stock jusque fin Août.  

D’autres produits comme le Dipidolor (piritramide), le Rapifen ou le Haldol sous forme injectable sont aussi concernés. Pour ce dernier il ne sera pas disponible avant fin 2016 prévient déjà Janssen-Cilag. Mais des alternatives existent.

Les hôpitaux belges avaient la semaine dernière une réunion avec l’afmps et le Cabinet du Santé Publique, mais jusqu'à présent, aucune solution n’a été présentée. Certains hôpitaux envisageraient de n’ouvrir cet été leur salle d’op qu’aux cas urgents !

"Il n'y a aujourd'hui pas de véritable pénurie sur le marché belge», déclarait néanmoins lundi à Belga Ann Eeckhout de l'Agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé (AFMPS)."Nous devons éviter avec force que le patient ressente les effets de cette situation et que de réels problèmes viennent à se poser". Il est ainsi question de mesures prises à la production. Chaque lot est vérifié pour voir s'il peut être délivré. "Nous examinons si nous pouvons disposer d'alternatives et si elles peuvent être importées". Aussi, l'importation d'équipements normalement indisponibles sur le marché belge est envisagée. Des propos nuancés par Kathy Verhelle, présidente de l'association flamande des pharmaciens d'hôpitaux (VZA) qui déclarait à notre confrère De Apotheker "Tout ce que nous savons, c'est que le manque de stock va durer pour les produits qui ne disposent pas d'alternatives" 

Si la pénurie de médicaments est un problème récurrent en Belgique, celle des médicaments anesthésiques était plutôt rare.