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Santé mentale: les « Apps » peuvent aussi faire des dégâts
14/10/2015 - 12:51
Photo: Shutterstock

A l’heure où la Belgique pense confier la labélisation des applications médicales mobiles à l’afmps (voir l’interview de Maggie De Block) un article paru dans « Evidence Based Mental Health » montre les limites de la labélisation.

Les applications « Santé » foisonnent pour les smartphones et tablettes, mais leur intérêt est très variable. Certains gouvernements comprenant l’importance d’obtenir une certaine qualité ont tenté de faire labelliser ces applications, mais avec quelle efficacité ?

Il faut dire que les besoins semblent énormes outre-Manche. Actuellement, 1 patient sur 10 souffrant d’un trouble mental doit attendre plus d’un an avant de recevoir un traitement et 1 sur 2 attend plus e 3 mois. Durant cette période, 1 sur 6 fera une tentative de suicide et 1 sur 4 s’automutilera.

Les Apps pourraient venir en aide aux patients comme aux professionnels de la santé. Hélas, en 2013, il y a eu 32 articles publiés sur des Apps orientées sur le trouble dépressif. Aucune étude n’a prouvé leur efficacité avec tout de même plus de 1500 Apps à télécharger. Il en est de même pour celles concernant les troubles bipolaires, la boulimie ou encore le trouble de stress post-traumatique.

Un article qui vient de paraitre dans Evidence Based Mental Health en a évalué 27 qui ont été labellisées par le National Health Services (NHS) britannique. Sur l’ensemble, 14 avaient trait à la dépression et aux troubles anxieux. Seules 4 ont prouvé qu’elles étaient valides scientifiquement et 2 ont démontré une efficacité clinique: Big White Wall et Moodscope.

Pour les auteurs, cela montre les limites de la labellisation d’une part, et, d’autre part, le risque est de rendre les patients trop confiants par rapport aux informations censées être valides. Selon les auteurs, l’intérêt clinique de 85% d’entre elles pourtant labellisées est impossible à déterminer. En clair, ces Apps étant souvent payantes, il s’agit non seulement d’une perte d’argent pour le patient, mais peut agir négativement principalement pour les plus fragiles d’entre eux. Pour les auteurs, les autres devraient être retirées de la liste du NHS.